Le bonheur sera au rendez-vous le 18 mai prochain à Richmond. En effet, le Club Joyeux de l’Âge d’Or propose un souper-spectacle avec La tournée du bonheur. Un groupe musical qui roule sa bosse depuis maintenant plus de 35 ans.
«La tournée du bonheur a commencé en Estrie, en 1989. Nous avons d’abord commencé à visiter des centres d’accueil, qu’on appelle aujourd’hui des CHSLD. Ce qui nous a amené ensuite à présenter des spectacles pour des retraités et une clientèle de 55 ans et plus», raconte le cofondateur, Jean-Guy Piché.
D’abord des spectacles bénévoles
Lorsque l’aventure a débuté Jean-Guy Piché partageait la scène avec son épouse Rolande Rainville. «Nous faisions des spectacles bénévoles dans les centres d’accueil pendant la semaine et des clubs pendant la fin de semaine. Nous amassions des fonds pour pouvoir offrir ces spectacles gratuits.»
Encore aujourd’hui, certains des spectacles du groupe servent de levées de fonds. Ce qui est le cas à Richmond. Une partie des profits seront remis au Club Joyeux de l’Âge d’Or.
«Ça a vraiment changé ma vie»
Jean-Guy Piché explique que l’étincelle de départ n’était pas de briller sur les scènes de la province, mais plutôt d’offrir de beaux moments aux aînés. «Ma grand-mère était dans un centre d’accueil pendant cinq ans. Je suis allé la voir trois fois en cinq ans. Et la troisième fois, elle ne me reconnaissait pas. Quand elle est décédée, j’ai allumé. Je me suis dit que j’allais payer ma dette. J’ai fait un premier spectacle à l’hôpital de Magog. Et je suis tombé dans la potion magique.»
Cette «potion magique», c’est le contact intime que ces premiers spectacles lui offraient avec le public.
«Je pensais que j’allais faire une chanson et que tout le monde allait m’applaudir. Mais personne n’a applaudi. Parce qu’ils n’étaient plus capables. Je suis donc allé les voir un par un, pendant que je chantais. Pour les toucher et les regarder. À partir de là, je suis tombé en amour. Ça a vraiment changé ma vie.»
Jean-Guy Piché dit avoir appris à voir les gens au-delà de la première impression. «Quand je vois les spectateurs dans les CHSLD, c’est comme si c’était ma mère, ou encore ma grand-mère qui ne me reconnaissait pas. Je pense à tout ce que mes proches ont fait pour moi. Et ils en ont fait un paquet! Mais rendu là, ce ne sont plus les personnes telles qu’on les a connues. Celles et ceux qui écoutent le spectacle ont fait plein de choses pour les autres. Et c’est important que je sois là pour eux. Ce que je n’ai pas fait pour ma grand-mère.»
Sur des scènes un peu partout
Au fil des ans, le groupe s’est fait connaître, principalement par le bouche à oreille. Car La tournée du bonheur est très peu présente dans les médias.
«Nous sommes connus, mais pas reconnus. Nous n’avons jamais fait de télévision. Pourtant, ça fait 35 ans que nous vivons de la musique. Nous avons fait notre petit bonhomme de chemin et ça fonctionne», exprime Jean-Guy Piché.
En plus de spectacles un peu partout au Québec, le groupe pousse aussi la chansonnette auprès des francophones vivant en Ontario ou aux États-Unis.
«Je suis riche des personnes que je rencontre»
Malgré son succès auprès des aînés, Jean-Guy Piché fait preuve d’humilité.
«Je ne me prends pas au sérieux. Mais je me trouve très privilégié d’avoir ce talent-là de pouvoir animer et toucher les gens. Ça ne fait pas de moi une star. Mais j’ai cette possibilité de faire ça. Tout le monde peut le faire, chacun avec son talent ou son métier qui lui est propre.»
Il dit que le public auquel il s’adresse le ramène à la réalité. «Lorsque je fais des spectacles au Casino ou dans une salle de spectacle, il peut y avoir des centaines de personnes. Mais quand je vais dans un centre d’accueil, il peut y en avoir 25. Je retombe sur la terre et je me rappelle que ce sont eux qui font que je suis là.»
Cet homme a d’abord fait carrière dans le milieu de la radio et des télécommunications. «Je faisais un gros salaire à l’époque. Mais aujourd’hui, je suis bien plus riche. Riche de toutes les personnes que je rencontre.»
Groupe de cinq artistes
En plus du chanteur, La Tournée du bonheur compte quatre autres artistes. «Le trompettiste, mon frère, a joué avec Les Colocs. Le guitariste fait les arrangements musicaux de l’émission «En direct de l’univers», à Radio-Canada. Le violoniste est directeur de chorale. Celle qui joue du clavier, mon épouse, a commencé à jouer du piano à cinq ans. Ce sont tous des pros. Il n’y a que moi qui ne m’y connais pas en musique. Mais j’aie une très bonne oreille et je suis un bon animateur. Nous sommes drôles et dynamiques. On chante et c’est aussi touchant.»
«La musique, c’est magique»
«J’ai eu 60 ans il y a 16 ans!», lance Jean-Guy Piché à la blague.
«Dans le public, il y a des gens qui sont plus jeunes que moi. Mais ça ne parait pas du tout. Parce que la musique, c’est magique. Lorsqu’on entend de la musique qu’on aime, on s’allume tout de suite.»
Il donne quelques exemples. «Quand on commence une chanson de Joe Dassin ou La Complainte du phoque en Alaska (Beau dommage), eh bien ce n’est pas compliqué : tout le monde chante!»
«Profitons de la journée d’aujourd’hui»
Jean-Guy Piché confie que son regard sur les aînés a beaucoup changé depuis trois décennies. «Il y a de gens qui disent : tu vas dans les centres d’accueil avec des gens qui sont en fin de vie. Moi, je dis que nous sommes tous en fin de vie. On ne sait pas quand peut arriver la mort. Profitons donc de la journée d’aujourd’hui! Ce n’est pas parce que tu as 70 ou 75 ans que c’est fini. Il y a encore beaucoup de vie en toi.»
Il partage que c’est le décès de sa mère qui lui a fait réaliser cette importance de profiter de la vie.
«J’ai assisté au dernier souffle de ma mère. Ça m’a appris que quand je me lève le matin et que je respire, eh bien je suis chanceux. Parce que ça me permet de faire plein d’affaires. Par exemple, d’appeler du monde pour leur dire que je les aime. Ma mère, elle, ne peut plus.»
Spectacles à prix moindres
Depuis sept ans, la Tournée du bonheur est appuyée financièrement par les Industries Lassonde, entreprise québécoise du secteur des aliments et boissons. Cet appui permet d’acheter du matériel ainsi que de continuer d’offrir certains spectacles bénévolement ou à un prix moindre à certains publics.
«Ça m’a bâti comme être humain»
Jean-Guy Piché se dit très fier du parcours accompli.
«J’aime beaucoup chanter et faire rire les gens. En fait, j’aime beaucoup donner. J’ai reçu ça de ma grand-mère, c’est certain. C’est incroyable ce qu’on a fait là depuis toutes ces années. Ça m’a bâti, comme être humain.»
Spectacle à Richmond le 18 mai
Le souper-spectacle de la Tournée du bonheur, au profit du Club Joyeux de l’Âge d’Or de Richmond-Melbourne aura lieu le dimanche 18 mai à la salle communautaire de Richmond, 820, rue Gouin à Richmond. Les billets sont en vente au coût de 35 $. Contacter Gracia Labonté, présidente du club, au 819 826-2325.
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